Ce projet est une vision de la danse mythique du Massif Central, cette forme particulière faite de sauvagerie, de mystère et de hargne, méconnue, folklorisée, moquée, mais qui résiste à toute tentative de déstabilisation : La Bourrée.

Nos envies nous emmènent à revisiter cette musique en questionnant, le rythme, les aspects mélodiques en les plaçant dans un contexte harmonique différent, la fragmentation mélodique, les micros intervalles modales, l’écriture contemporaine en miroir avec des thèmes originaux, le jeu de couleurs harmoniques par superposition modale liée à ces musiques, tout en gardant la danse en point de mire.

La bourrée, selon André Ricros, est «mono-temps». En effet c’est à trois temps, mais pas de prédominance du premier par rapport aux deux autres. Ici les trois temps sont traités à égalité, pas de temps fort ou de temps faibles, trois temps égaux pour une transe rythmique et hypnotique.

Ne pas se limiter à une forme correspondante à une danse, mais jouer avec les codes et proposer de réinventer un thème en créant des «variations», traversant ainsi plusieurs mouvements de danse, se glissant dans des interstices, se faufilant dans un monde rythmico-mélodique puissant pour mieux réapparaître.

Pour original que puisse paraitre la démarche, elle n’est pas tout à fait neuve, et rentre même dans une tradition qui fait que toutes les avant-gardes se nourrissent de primitivisme. Si l’on arrive à faire le grand écart entre les musiques traditionnelles et les musiques électroniques alors, on aura fait toute la grande boucle.

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